Au fil du Dorlay avec Horizon
« Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin »
Nous étions trente sept marcheurs prêts à découvrir l'histoire des moulinages à la suite de l'association Horizon La Grand Croix ce dimanche 18 septembre.
Et nous voilà partis sous des parapluies multicolores pour certaines ou de larges capes pour d'autres.
Après les salutations d'usage, l'architecte François Chomienne présenta l'histoire de la fabrique Benoit Gonin constituée de deux bâtiments reliés par une voute au dessus de la route, fabrique devenue « Effets Passementeries ».A travers son histoire il a évoqué celle des jeunes fileuses sous-payées, ouvrières de l'automne au printemps, paysannes en été quand le Dorlay, au débit trop bas, ne pouvait plus faire tourner les roues des moulins.
« L importance de l'environnement naturel mais aussi l'histoire guident mon travail d'architecte paysagiste » Son étude préalable à la rénovation des lieux favorise la restauration du bâti existant, la protection des biefs, et bassins et limite les nouvelles constructions
L'accordéon des musiciens de La Pampille réfugiés à l'abri de leur estafette nous attendait pour nous redonner courage
Bientôt, le soleil éclaira le moulin Dampierre. Marie France présenta l'ancienne gare de St Paul puis le viaduc de « la Galoche »
tortillard qui de 1905 à 1930 conduisit les jeunes ouvrières jusqu'aux moulinages.
La vallée étroite s'activait alors comme une ruche autour de sa trentaine d'entreprises.La cheminée en briques au larmier en tulipe des Fabriques annonça l'usine des crayons Marquise mais aussi l'arrêt casse-croûte.
Nadia, Khédidja et Pierre-Louis avaient installé les pâtisseries orientales et les canettes sur l'aire d’accueil. La musique folk de “La Pampille” accompagna le repas tiré du sac
L'après- midi, les randonneurs suivirent les murs délabrés des fabriques d'Albin Planchon, dominés par son château aux ardoises vernissées. Il fut le premier maire de La Terrasse (1906) et l'ami d'Aristide Briand député socialiste de la Loire, prix Nobel de la Paix en 1926.
Monsieur Esparon nous accueillit au moulin Payre .Il cita les cinq meuniers qui exerçaient leur métier sur le Dorlay en même temps que lui. En 1990, il vendait encore de la farine Il fut le dernier à arrêter la meule.
Les chutes du Dorlay éclaboussaient de lumière lorsque Luce Chazalon nous accueillit au Moulin Pinte
. Dans l'atelier illuminé par les “sheds” (toits vitrés inclinés) Christian Besson mit en branle la roue à augets de quarante cinq tonnes et lança pour nous les fuseaux dans
une “ronde des dames” colorée et bruyante
Que dire de cette journée du patrimoine?
Chacun a apprécié le calme du sentier le long de la rivière, la découverte des installations hydrauliques, l'évocation de la vie des fileuses ...au fil du Dorlay.